Tesla Model 3 - Essai prise en mains

Il y a plusieurs années, à la sortie de la Model S, j’avais effectué un essai d’une version milieu de gamme, la 90D d’une puissance équivalent à 422cv. A l’époque j’avais été clairement conquis par ces quelques minutes à son volant de par toute la technologie à bord de ce véhicule mais aussi par toute cette puissance disponible instantanément, qui nous plaque au siège à chaque pression sur l’accélérateur, peu importe la vitesse.

En revanche une chose m’avait surpris lors de cet essai et c’était la régénération au freinage. Bien entendu en ville c’est une chose formidable qui permet un certain confort de conduite quasiment à une seule pédale, tout en préservant la batterie et donc son autonomie. Mais lorsqu’on prend des routes à des vitesses plus élevées le manque de roue-libre n’est pas naturel.

Aujourd’hui nous sommes de plus en plus de personnes à porter de l’intérêt au respect de la planète et donc aux véhicules électriques et Tesla sur ce domaine est clairement en train de tirer son épingle du jeu, grâce à l’avance technologique qu’ils ont. En parallèle, de mon côté et même en tant que passionné par le monde automobile, mon attrait pour les VE augmente chaque jour. C’est pour cela que j’ai poussé de nouveau la porte d’une concession Tesla afin de prendre le volant d’une Model 3, en ayant bien entendu pris un rendez-vous au préalable.

Arrivé sur place je suis parfaitement bien accueilli puis je prends le temps d’admirer un Model Y dans le hall en blanc nacré avec les jantes de 20 pouces noires, en option à 2 100 € et il faut dire qu’il est magnifique (mais ce ne sera pas le sujet du jour).

Puis je me fais accompagner vers ma voiture d’essai, qui sera une Model 3 Long Range (grande autonomie) gris nuit métallisé (en option à 1 190 €) avec les jantes sport 19’ à 1 190 € également. Cette version s’affiche donc à 55 990 € et est éligible à 2 000 € de bonus.

Une fois assis au volant, dans un siège moelleux, je contemple cet intérieur incroyablement épuré et lumineux grâce à ce toit panoramique de série sur toutes les versions et il suffit d’appuyer sur la pédale de frein pour mettre la voiture en marche, grâce à la carte tres fine qui sert de clef.

Voiture en marche je procède aux réglages des sièges électriques grâce aux boutons traditionnels sur le côté gauche de l’assise, ainsi qu’au volant et aux rétroviseurs en passant par l’imposant écran central par lequel la totalité des actions et réglages possibles sur cette voiture doivent être gérés. Hormis les deux molettes sur le volant et le petit sélecteur de vitesse derriere le volant, il n’y a aucun bouton.

Je parcours donc les différents menus afin de me rendre dans les options de conduite, et de régler les différents modes de conduite. J’attendais de cette nouvelle prise en main sur la Model 3, de pouvoir gérer le frein moteur regeneratif ou peut-être de m’y habituer. Pour cela, dans le menu « Conduite » il y a 3 modes :

• Rampage = qui comme une boite auto traditionnelle, fait avancer la voiture doucement dès qu’on lève le pied du frein et qui utilise le régénération au freinage

• Roulement = il n’y a pas du tout de rampage comme sur une automatique et la régénération au freinage est réduite

• Serrage = pas de rampage non plus mais la régénération au freinage est bien plus importante

Bien entendu je me positionne dès le début sur le mode Roulement dans le but d’avoir de la roue libre, ce qui permet de lancer le véhicule puis de lâcher régulièrement l’accélérateur selon la route et la circulation, afin de laisser la voiture avancer sur son inertie. C’est ce qui se fait sur la plupart de véhicules hybrides, ce qu’il est possible de faire sur des thermiques à boite manuelle ou automatique et ce que l’on peut également trouver sur certaines électriques. Il est bon de noter également que depuis plusieurs années les constructeurs nous ont habitué à l’eco-conduite avec les flèches (shift) d’indication de changement de vitesse au bon régime moteur, ou avec un Eco-score basé sur le dosage et la durée de pression sur l’accélérateur afin de l’utiliser le moins possible.

Il en a été tout autre avec cette Tesla Model 3. Je suis sorti doucement de la concession, au ralenti, puis je me suis engagé sur la route où j’ai pu lancer la voiture à 50 km/h avant de lâcher l’accélérateur à l’approche d’un stop visible au loin. Je comptais alors sur l’inertie de la voiture pour arriver à la ligne d’arrêt, mais les choses de se sont pas passé de cette manière car la Model 3 s’est arrêté d’elle même une bonne centaine de mètres avant la ligne.

Je suis reparti me garer sur le bord de route pour vérifier les réglages mais le mode « Roulement » qui est celui avec le moins de régénération, a finalement beaucoup de régénération.

Je decide donc de poursuivre l’essai, je parcours une zone urbaine où je m’aide du freinage régénératif entre chaque carrefour, puis je m’engage sur des routes nationales afin de prendre un peu plus de vitesse. A allure plus soutenue je m’aperçois qu’a chaque lâché d’accélérateur cette sensation de freinage est atténuée, mais quand même tres présente. Et en insistant, malgré l’interêt réel qu’il a sur l’autonomie, je me rends compte que sur route, lancé à 80km/h il est impossible de sortir le pieds droit de l’accélérateur en espérant compter sur l’inertie de la voiture, sans que la Tesla ne ralentisse fortement, et qu’il faille ré-accélérer pour la relancer.

En résumé :

J’adore clairement le concept global, l’image de marque, la ligne de cette voiture et des autres modèles Tesla, toute la technologie embarquée aussi pratique que ludique. J’aime beaucoup également l’intérieur épuré et lumineux. Le comportement routier est très rassurant, avec un freinage plutôt bon. En revanche je suis vraiment retenu par cette forte régénération au freinage qui m’a donné un sentiment de lourdeur, comme si le frein à main était resté enclenché. Peut-être qu’il faudrait un essai de plusieurs jours afin de s’habituer à cette conduite… et ce serait volontiers !